La communication verte, 20 ans après.

Lorsque j’ai publié en 1992 l’ouvrage La communication verte, celui-ci avait bénéficié du contexte où l’environnement apparaissait pour la première fois comme un vrai sujet transverse, c’est-à-dire qui commençait à dépasser le traitement médiatique de l’environnement comme un lieu conflictuel. Le sommet de la terre à Rio de Janeiro fut la concrétisation d’une prise en compte globale par l’ensemble des interlocuteurs.

J’avais séparé mon ouvrage en trois parties. La présentation des enjeux et du contexte en présentant une approche historique en quatre étapes. Les acteurs et les territoires de communication concernés, à savoir la communication produit, corporate, interne et j’avais fait un zoom sur les partenariats.

Le livre avait été bien accueilli par la critique et les médias, il reçut la médaille de l’Académie des sciences commerciales et 3,000 exemplaires furent vendus. Le livre est considéré comme l’ouvrage fondateur de la communication environnementale, du moins dans l’espace francophone. Il est désormais épuisé, non réédité et une version téléchargeable a été mise en ligne sur le site de l’Observatoire International des Crises.

J’ai eu plaisir à le relire et il est clair que, 20 ans après, l’exercice est délicat.

Le sujet est toujours bien présent « La vague verte ne retombera pas » (page 203), et les questions environnementales comme l’effet de serre que je présentais en numéro un des problèmes environnementaux prennent toujours plus d’importance.

Ma plus grande surprise de relecture fut l’absence totale de référence au développement durable. Toutefois, les travaux sur l’apparition du terme indiquent que celui-ci ne fut quasiment jamais utilisé avant 1992 et la conférence de Rio. L’ensemble du chapitre sur les acteurs serait aussi à revoir et la problématique du greenwahsing était inexistante.

Pour le dire franchement, ce qui m’a le plus gêné à la relecture est l’absence de recul critique sur les pratiques. Le livre, peut-être parce que c’était mon premier, était conçu comme un manuel pratique assez scolaire. Je pense désormais nécessaire d’aller au-delà, de prendre en compte davantage la communication comportementale et de dépasser le travail – sous l’angle du mode d’emploi- sur le thème de l’environnement dans la communication mais de renverser la donne et de s’interroger également sur l’effet des problématiques environnementales dans l’exercice même de l’activité communicationnelle. Le sujet n’est pas théorique et il est considérable.

Thierry.