Gilles Lipovetsky, Le bonheur paradoxal. Essai sur la société d’hyperconsommation.
Gallimard, mars 2006, 378 pages, 21 €
Une analyse de l’extension de la marchandisation de toutes les activités humaines et de l’entrée dans un monde où notre consommation s’effectue moins pour prouver notre statut que pour des motivations intériorisées : « La consommation « pour soi » a supplanté la consommation « pour l’autre » en phase avec l’irrésistible mouvement d’individualisation des attentes, des goûts et des comportements. » Nous ne consommons plus pour traduire une reconnaissance sociale mais pour le simple plaisir narcissique de notre image.
Gilles Lipovetsky note que cette hyperconsommation s’effectue avec un sentiment omniprésent du danger et du risque. Tout peut être perçu comme menaçant et accroître nos anxiétés. Le turbo-consommateur accroît ses achats par impulsion, modifie sans cesse ses préférences « dévoré qu’il est par le temps compressé de l’immédiateté et de l’urgence. »