Vittorio Hösle. Philosophie de la crise écologique
Petite bibliothèque Payot. 224 page.
Publié en 1991, traduit en français en 2009 puis 2011 chez Payot, le livre part du constat que nous ne parviendrons pas à gérer la crise sans revoir notre manière de penser le monde et qu’une philosophie de l’écologie doit s’appuyer sur la philosophie historique et les sciences il s’agit pour l’auteur de redéfinir l’image que nous avons de nous-mêmes et de notre rapport à la nature. Il est également essentiel de réfuter l’idée que la nature ne serait qu’une construction de l’esprit humain, somme toute très relative.
J’ai bien apprécié ses observations sur le décalage entre le constat partagé de la crise écologique et le manque de réaction qu’il explique par trois facteurs : l’invisibilité des conséquences de nos actions, leur apparition dans le futur, la conviction que l’action individuelle est dérisoire. Selon Hösle, il est plus utile en matière de sensibilisation de ne pas communiquer sur les conséquences, mais de s’attaquer directement au système de valeur qui valorise nos modes de consommation actuels, il faut viser l’acte, non ses conséquences. En clair, « la réactivation d’idéaux ascétiques » (p. 154) lui semble indispensable.