Edgar Morin. Journal, 1992 – 2010.
Seuil. 1.288 pages.
Voici un ouvrage qui m’a tenu pendant les trois mois de sa lecture. Il faut dire que le deuxième tome du journal d’Edgar Morin couvre la période 1992-2010 et compte 1.280 pages. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu ce sentiment d’être pressé de rentrer chez moi le soir pour lire quelques pages de cet ouvrage. Le livre est certes inégal, et plus d’une fois j’ai passé quelques paragraphes, voire quelques pages. Certains passages sont des commentaires d’actualité qui paraissent parfois datés. Enfin certaines années donnent lieu à d’intenses développements (1994) alors que d’autres sont expédiées en une dizaine de pages comme 2002, 2005 ou 2006.
Edgar Morin raconte au jour le jour sa vie d’intellectuel, entre travaux d’écriture et conférences, il note ses réflexions sur l’actualité diplomatique, politique, des informations qu’il glane à la lecture de journaux (et l’on peut être surpris par la diversité de ses lectures), des citations d’auteur, et puis sa vie, ses problèmes de santé, de transports, ce qu’il mange, et surtout, vers la fin de l‘ouvrage, son existence avec sa femme jusqu’au décès de celle-ci et son profond désespoir. Ces pages m’ont bouleversé. Sur l’essentiel de la pensée complexe, sur l’initiateur d’idées de tolérance et d’une meilleure compréhension du monde et désormais sur l’extrême simplicité d’un personnage remarquable, je conseille fortement la lecture de ce livre. Une critique plus importante de ce livre est sur l’expace blog de ce site.