Catherine Dedieu et Christine Removille. Métamorphoses du marketing

Economica. 96 pages.
Belle réussite que de parvenir à synthétiser en moins de 100 pages les évolutions actuelles du marketing. Les auteurs plaident pour une meilleure prise en compte de consommateurs en tant que personne et non seulement comme cible client, ils appellent à un dépassement des clichés sur les réseaux sociaux en indiquant qu’en 2007, Second Life apparaissait incontournable aux entreprises, ils observent que les démarches de benchmark sont parfois obsolètes tant on note des créations de nouveaux marchés, que les catégorisations classiques des consommateurs doivent être dépassées, en citant l’exemple de l’achat simultané d’une Logan et d’un sac Vuitton.
J’ai bien apprécié la qualité d’écriture, pas toujours évidente dans les ouvrages professionnels.

L’œil by laser. 60 initiatives pour de nouvelles manières de vivre

Editions Scrineo. 145 pages.
Un rendez-vous annuel qui procure toujours autant de plaisir. Ce petit livre comporte trois parties : consommation, nouvelles technologies et vie quotidienne. Pour chacune d’entre elles, des phénomènes émergents provenant d’entreprises, de marques ou d’associations, sont présentés puis analysés. Ce livre nous apprend beaucoup sur l’évolution de nos sociétés en France et dans le monde.

Edgar Morin. Journal, 1992 – 2010.

Seuil. 1.288 pages.
Voici un ouvrage qui m’a tenu pendant les trois mois de sa lecture. Il faut dire que le deuxième tome du journal d’Edgar Morin couvre la période 1992-2010 et compte 1.280 pages. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu ce sentiment d’être pressé de rentrer chez moi le soir pour lire quelques pages de cet ouvrage. Le livre est certes inégal, et plus d’une fois j’ai passé quelques paragraphes, voire quelques pages. Certains passages sont des commentaires d’actualité qui paraissent parfois datés. Enfin certaines années donnent lieu à d’intenses développements (1994) alors que d’autres sont expédiées en une dizaine de pages comme 2002, 2005 ou 2006.
Edgar Morin raconte au jour le jour sa vie d’intellectuel, entre travaux d’écriture et conférences, il note ses réflexions sur l’actualité diplomatique, politique, des informations qu’il glane à la lecture de journaux (et l’on peut être surpris par la diversité de ses lectures), des citations d’auteur, et puis sa vie, ses problèmes de santé, de transports, ce qu’il mange, et surtout, vers la fin de l‘ouvrage, son existence avec sa femme jusqu’au décès de celle-ci et son profond désespoir. Ces pages m’ont bouleversé. Sur l’essentiel de la pensée complexe, sur l’initiateur d’idées de tolérance et d’une meilleure compréhension du monde et désormais sur l’extrême simplicité d’un personnage remarquable, je conseille fortement la lecture de ce livre. Une critique plus importante de ce livre est sur l’expace blog de ce site.

Sophie Gaultier-Gaillard et al. Gestion de crise : les exercices de simulation de l’apprentissage à l’alerte

AFNOR Editions, 220 pages.
L’ouvrage vise l’objectif de nous apprendre à réaliser un exercice de crise, que ce soit sur table ou en situation réelle. Mais près de vingt auteurs pour cela, c’est beaucoup trop et cela rend l’ensemble très disparate, voir confus. Dommage.

Jean Baptise Fressoz. L’apocalypse joyeuse

Une histoire du risque technologique. Seuil. 316 pages.

Deidre K. Breakenridge. Social Media and the Public Relations

FT. 166 pages.
Un livre clair et complet sur les réseaux sociaux et l’activité de relations publiques. L’auteur définit les huit facettes de la nouvelle activité de communication impactée par les réseaux sociaux : l’organisateur de la politique globale de l’entreprise, le moteur des collaborations internes, le découvreur de technologies, l’organisateur de l’ensemble des communications, le docteur des pré-crises, l’analyseur des relations, le membre de la task force réputationnelle et le responsable de l’évaluation.
Pour l’auteur, il n’est plus possible de contrôler la communication, mais seulement de guider et d’esquisser des expériences.
Chaque chapitre présente la réflexion, l’avis d’un spécialiste et un rappel des principaux éléments. Remarquable.

Robert Poujade, Avec de Gaulle et Pompidou

Mémoires, L’Archipel, 300 pages.
Pas de révélation surprenante d’un gaulliste historique que fut pourtant secrétaire national du mouvement (il demanda pour sa nomination à bénéficier des avions du GLAM, mais sans les utiliser !).
La vision du rôle du gouvernement a dû évoluer, selon lui, reprenant le Général de Gaulle, il s’agit de « conduire les hommes dans des voies […] ni clairement perceptibles ni conformes à leurs aspirations immédiates » (p. 86). Il évoque mai 68, puis la lutte entre Pompidou et Chaban-Delmas à peine deux mois après l’investiture de ce dernier, la personnalité d’André Malraux en racontant qu’après avoir mentionné une statuette cambodgienne sur son bureau à Pompidou, celui-ci répondit « Demandez-lui de vous en donner une, il en a des caisses pleines » (p. 163). Mais c’est surtout pour ses mémoires sur son rôle de ministre de l’environnement ; il fut le premier à occuper cette charge, le 7 janvier 1971, que ce livre est intéressant. Je détaille cette partie sur mon blog.

Camille Boubal, Publicité et obésité. Naissance d’une controverse

INA Editions, 114 pages.
Ce petit essai ouvre un regard intéressant sur la montée médiatique de l’obésité et du passage progressif en imputation de responsabilité vers la publicité. Réglementation publicitaire, étiquetage nutritionnel, suppression des sucreries aux caisses des supermarchés, critères nutritionnels imposés aux cantines, taxe sur les sodas : le débat continue contre les produits trop gras, trop sucrés, trop salés. Le livre montre l’analogie communicationnelle entre les critiques de la malbouffe et du tabac, et la part de la méfiance envers l’industrie que renforcent la mondialisation de l’offre et la méconnaissance de l’origine des produits. J’ai notamment appris que les mouvements anti pub étaient peu présents dans le débat, qu’à l’inverse UFC – Que Choisir fut très actif et que les médias « plus que de simples relais, (ils) participèrent à la création de l’obésité comme problème de santé publique majeur » (p. 98).

Frank Lestringant. André Gide, l’inquiéteur

tome 1, Flammarion, 1164 pages.
Une somme qui m’a tenu pendant 4-5 mois, et encore il ne s’agit que du premier tome. Je n’ai jamais aimé André Gide, ni même lu son œuvre, mais j’ai adoré cette biographie qui montre la complexité d’un personnage au cœur des lettres françaises pendant toute la première moitié du vingtième siècle. J’ai été étonné de constater qu’à peine sorti de l’adolescence, il était déjà en contact avec les plus grands écrivains comme Pierre Louys, Verlaine, Valéry, Oscar Wilde, qu’il prit parti, mais à reculons, pour le capitaine Dreyfus, qu’il refusa pour sa revue le manuscrit de La recherche du temps perdu de Proust, et que sa vie homosexuelle avait parfois des allures de chasse aux enfants en Algérie.
Le livre s’arrête à l’approche de sa cinquantaine, sa vie littéraire fera place à son aventure politique.

Damien Masset. Réussir ses projets événementiels

3ème édition. Gereso. 121 pages.
Un excellent ouvrage, très pratique, comportant de très pertinentes fiches efficaces pour l’aide à l’élaboration et au pilotage d’un événement. Je regrette juste l’absence quasi-totale d’indication des réseaux sociaux dans la communication événementielle.