Samuel Mayol. (sous la direction de). Le marketing 3.0. Dunod

170 pages.
Un recueil composé avec des articles de neuf auteurs, tous docteurs ou doctorants. Le livre est un peu patchwork avec des chapitres sur les ressources humaines, la musique, l’art, la vie privée, mais si l’ensemble est inégal, cela fournit une bonne réflexion sur la nouvelle relation au consommateur apportée par les réseaux sociaux.

Elie Wiesel, Coeur ouvert

Flammarion, 90 pages.
Agé de 82 ans, le prix Nobel de la paix, auteur d’une cinquantaine d’ouvrages dont le plus célèbre est Le testament d’un poète juif assassiné, subit une grave crise cardiaque qui l’amène à une importante opération du cœur. J’y ai découvert que parmi ce qui l’a le plus ennuyé c’est que « pour la première fois de ma vie professionnelle, ai-je dû interrompre mes cours ».

Laurent Delassus. La musique au service du marketing. L’impact de la musique dans la relation client

Eyrolles. 164 pages.
Une référence sur les identités sonores à l’heure où beaucoup d’entreprises considèrent leur importance à côté des identités visuelles. Ouvrage complet, précis, avec beaucoup d’exemples. On aurait apprécié une part plus importante sur le sujet de l’identité sonore dans l’image globale, mais le livre est essentiellement orienté vers le marketing. Un CD fort utile est joint à l’ouvrage.

Théodoros Koutroubas et Marc Lits. Communication politique et lobbying

De Boeck. 252 pages.
Une réflexion intéressante sur ces deux thèmes, même s’il manque une articulation entre les deux. J’ai apprécié l’intégration des réseaux sociaux dans la communication politique, le bon chapitre sur le populisme. Un peu en retrait sur le lobbying.

Vittorio Hösle. Philosophie de la crise écologique

Petite bibliothèque Payot. 224 page.
Publié en 1991, traduit en français en 2009 puis 2011 chez Payot, le livre part du constat que nous ne parviendrons pas à gérer la crise sans revoir notre manière de penser le monde et qu’une philosophie de l’écologie doit s’appuyer sur la philosophie historique et les sciences il s’agit pour l’auteur de redéfinir l’image que nous avons de nous-mêmes et de notre rapport à la nature. Il est également essentiel de réfuter l’idée que la nature ne serait qu’une construction de l’esprit humain, somme toute très relative.
J’ai bien apprécié ses observations sur le décalage entre le constat partagé de la crise écologique et le manque de réaction qu’il explique par trois facteurs : l’invisibilité des conséquences de nos actions, leur apparition dans le futur, la conviction que l’action individuelle est dérisoire. Selon Hösle, il est plus utile en matière de sensibilisation de ne pas communiquer sur les conséquences, mais de s’attaquer directement au système de valeur qui valorise nos modes de consommation actuels, il faut viser l’acte, non ses conséquences. En clair, « la réactivation d’idéaux ascétiques » (p. 154) lui semble indispensable.

Francis Chateauraynaud, Argumenter dans un champ de forces

Essai de balistique sociologique, Editions Petra, 476 pages.
Ouvrage de théorie sociologique, parfois difficile à comprendre, qui traite des controverses et des raisons pour lesquelles une cause devient médiatique. Des causes majeures restent dans l’ombre et des causes anecdotiques parviennent dans l’espace public. Les causes ont des portées, les arguments des trajectoires, c’est ce que l’auteur entend par « balistique ». Quatre types d’arguments sont différenciés : par analogie, ad hominem, d’autorité et par les conséquences et les oppositions classiques, sont examinés : scientifiques contre financiers, industriels contre sanitaires, la continuité contre la rupture… Sur la base de plusieurs exemples, l’auteur analyse les conditions du débat public, la question de la preuve et de l’expertise, les signaux faibles. Une référence.

Nicolas Moinet, Intelligence économique. Mythes et réalités

CNRS Editions, 190 pages.
Un ouvrage qui met en perspective l’intelligence économique par rapport aux sciences de l’information et de la communication alors qu’elle est souvent l’apanage des sciences de gestion. Le livre expose l’intelligence économique en différenciant l’information et le renseignement et insiste parfaitement sur la différence entre la qualité de la veille et celle du traitement de l’information. L’auteur prend appui sur de nombreuses études de cas et appelle le passage d’un management de l’intelligence économique à un management par l’intelligence économique. A ceux qui accusent l’intelligence économique de parfois franchir les lignes de l’espionnage, il répond « Ce n’est pas l’intelligence économique qui conduit à l’espionnage, mais plutôt son absence. » (p. 158).

Gilles Simon. Plogoff. L’apprentissage de la mobilisation sociale

Presses Universitaires de Rennes. 410 pages.
Une analyse historico-sociologique de la mobilisation qui s’est déroulée dans le Finistère entre 1974 et 1981 à l’occasion du projet d’implantation d’une centrale nucléaire sur le territoire de Plogoff, ville de 2.300 habitants. L’auteur retrace l’émergence et les modalités de cette mobilisation qui réussit à faire échouer le projet. L’apprentissage avec les réussites et les erreurs, la relation avec les politiques et les médias, l’organisation des actions, la recherche des soutiens, les efforts de cohérence pour un mouvement hétéroclite, tout est passé en revue avec une extrême précision.
Un livre remarquable et nécessaire pour toute recherche ou action sur les mouvements de contestation et la communication d’acceptabilité.

Dominique Cardon et Fabien Granjon. Médiactivistes

Les Presses de Sciences Po. 150 pages.
Cet ouvrage examine la production de l’information comme enjeu des luttes et plus particulièrement comment les groupes communautaires et alternatifs tâchent d’influer sur cette production soit directement, soit par la création de médias spécifiques à l’exemple du mouvement féministe qui compta 142 périodiques en France.
Sont ainsi analysés le cinéma militant ou le mouvement des radios libres. J’ai apprécié les analyses sur le médiactivisme à l’ère d’Internet et notamment l’étude sur la naissance de l’Internet militant. De même le chapitre relatif au passage des médias alternatifs aux médias participatifs était rempli d’informations.

Pierre Rabhi. Vers la sobriété heureuse

Babel. 164 pages.
Un bel ouvrage pour découvrir l’itinéraire et la pensée de Pierre Rabhi, l’initiateur du mouvement Colibri. J’ai apprécié la réflexion sur le progrès et les images : « Comment ne pas douter d’une civilisation qui a fait de la cravate le nœud coulant symbolique de la strangulation quotidienne » (p. 23). Un peu outrancier sur la publicité jugée digne de techniques sectaires, mais clairvoyant sur le danger de confondre communication et relation. J’ai aimé la formule : « Au lieu de nous demander s’il existe une vie après la mort, demandons-nous d’abord s’il en existe une avant. »