Olivier Creusy et Sylvie Gillibert. Réaliser son plan de communication en 48h

Eyrolles. 184 pages.
Un bon ouvrage pour une première approche, c’est très simplifié et cela s’adresse essentiellement à des PME. Les auteurs mélangent allégrement plan de communication et plan marketing produit, il y a quelques erreurs notamment sur la relation prix/importance quantitative de la cible. Le titre est un peu trompeur car il suppose que vous êtes seul décideur et que vous avez tous les documents sous la main. Etonnant cette manie de certains auteurs d’enlever dans la bibliographie finale tous les autres livres traitant du même sujet. Cela reste un livre clair et opérationnel et c’est l’essentiel.

Alice Audoin, Anne Courtois, Agnés Rambaud-Paquin. La communication responsable

Eyrolles. 240 pages.
Je suis toujours un peu sceptique sur les ouvrages de consultants, surtout sur un thème aussi porteur de « la communication face au développement durable » dont c’est le sous-titre. Plutôt une très bonne surprise donc, le livre est parfaitement documenté dans ses 2 parties, celle du thème du développement durable dans la communication et notamment sur le greenwashing, et sur le rôle des agences et leur propre intégration des paramètres de développement durable dans leur activité quotidienne. C’est de plus parfaitement opérationnel.

David Réguer. Blogs, médias sociaux et politique

Edition Les essentiels sciences humaines. 112 pages.
Excellente petite synthèse sur le web 2.0, les réseaux sociaux et les blogs. La dimension politique et sociale est importante mais la vision sous l’angle de l’entreprise est également analysée avec sa contrainte d’adaptation à une sphère qui brise les hiérarchies et les cloisonnements, qui conduit à une « communication particulière ; très différent des outils qu’elle utilise habituellement » (p 53). Pour la politique comme pour l’entreprise, les même résultats apparaissent ; fin du off, transparence accrue, communication plus participative.

Nathalie Heinich. Le bêtisier du sociologue.

Editions Hourvari, 2009.
Directeur de recherches au CRNRS, l’auteur propose un florilège d’erreurs et de dérives au sein des études sociologiques. Elle épingle les causalités hâtives « tout se passe comme si » (le beurre de la paranoïa intentionnaliste avec l’argent du beurre de la caution scientifique – p. 35), l’usage des concepts flous (l’Etat, la société, le social) les approximations et elle insiste sur la différence entre «comparer à » et « comparer avec », l’abus du quantitatif comme critère scientifique quasi unique, les critères de délimitation des frontières entre disciplines ou l’extrême valorisation des théories. Tout est basé sur des exemples précis, c’est drôle, constructif et jamais hautain.

Jacques Igalens et Sébastien Point.Vers une nouvelle gouvernance des entreprises – L’entreprise face à ses parties prenantes. Ed. Dunod, Coll. Stratégies et Management, Paris 2009.

Frédéric Karpyta. La face cachée du commerce équitable

Bourin Editeur. 204 pages.
Synthèse des difficultés rencontrées par le commerce équitable depuis son apparition dans les années 70 et la création de Max Havelaar en 1988. Sont notamment pointés la profusion des labels et la relative opacité des certifications, le rôle des grandes surfaces qui écoulent aujourd’hui 80 % des produits du commerce équitable, les centrales d’achats qui mettent en concurrence les petits producteurs et privilégient de plus en plus les grandes plantations. L’auteur soulève également le débat sur le périmètre : celui-ci ne doit-il concerner que des producteurs désavantagés situés dans des pays en voie de développement, comme le définit la loi du 2 août 2005 ?

Emmanuel Lemieux, Edgar Morin. L’indiscipliné.

Seuil. 574 pages.
Une biographie complète, parfaitement documentée, qui retrace le parcours d’une vie et d’une œuvre en les replaçant dans le contexte de l’époque. Morin fut à l’origine des recherches françaises en sciences de la communication, de la crisologie et un penseur des problèmes de l’environnement, autrement dit une personne incontournable.
On y découvre un demi-siècle de la pensée française et les conditions d’élaboration des œuvres d’Edgar Morin. Un réel plaisir de lecture. On regrettera juste que les années post 68 soient si rapides, la période postérieure à 1980 n’est traitée qu’en conclusion.

André Glucksmann. Les deux chemins de la philosophie

Plon. 296 pages.
Une réflexion sur le monde par la vision comparée des philosophies socratiques et heideggériennes. Au passage, André Glucksmann rappelle que la crise est jugement, décision et séparation, qu’en 14-18, 80 % des victimes furent des soldats et que depuis 1945, les victimes sont désormais civiles à 80 %. Il est très rapide sur le rapport de l’homme à la nature comparé au rapport à l’histoire.
« L’homme une fois disparu, la planète demeure une nature un peu plus déserte, tandis que l’histoire sombre corps et biens dans la noble part des ovnis sans témoins. » (p 92).
Très jeune, j’avais adoré un de ses premiers livres : La cuisinière et le mangeur d’hommes, depuis j’ai plus de difficultés.

Eric Giuily. La communication institutionnelle. Privé / Public : le manuel des stratégies.

PUF, collection Quadridge / manuels. 190 pages.
Bonne synthèse par l’ancien directeur de Publicis Consultants. Beaucoup d’’exemples. On regrettera l’absence de définition de la communication institutionnelle, ce qui amène l’auteur à traiter de tous les domaines de la communication d’organisation (finance, recrutement, B to B, …). Trop rapide sur la e-réputation.

Florence Rudolf. Le climat change … et la société ?

La ville brûle. 126 pages.
Ce livre pose des questions majeures : comment une question de science devient une question sociale, comment aborder le réchauffement climatique sous l’angle des sciences humaines ? Il est toutefois trop peu étayé pour emporter l’adhésion. Le constat final est peu optimiste : « L’engagement dans une démarche de réduction des émissions de gaz à effet de serre est indissociable de l’expérience d’une forme d’impuissance. » (p. 109).

François Bazin. Le sorcier de l’Elysée.

Plon. 428 pages.
Ouvrage très documenté sur un personnage incroyable, Jacques Pilhan, Machaviel des temps modernes, spécialiste de la communication politique dont il enseigna les techniques à François Mitterrand et à Jacques Chirac, ainsi qu’à de nombreux autres. Le plus étonnant est que cela s’effectuait souvent en même temps. Les principes du marketing politique sont présentés (l’importance du quali sur le quanti par exemple) ainsi que la relation du politique aux médias et à l’opinion. Remarquable.