Olivier Hassid. La gestion des risques

Dunod/Topos. 2ème édition. 2008.
Petite synthèse sur la gestion des risques, interessant à lire dans une optique de mise en relation des thématiques risques et crises. L’auteur montre bien l’évolution des risques et la relation avec la sphère des assurances. Un peu rapide sur le principe de précaution et totalement obsolète sur le minitel au secours d’internet.(danger des rééditions trop rapides)

Bernard Dagenais. Eloge de la violence

Editions de l’Aube. 320 pages.
Professeur de communication à l’Université Laval au Québec, Bernard Dagenais propose une lecture des phénomènes de violence sans discours moralisateur, une lecture froide qui observe « que le recours à la violence est une réalité inévitable et omniprésente ». Il rappelle ce que disait Sartre que « la violence se donne toujours pour une contre violence, c’est-à-dire pour une réponse à la violence de l’autre ». Un chapitre intitulé « la violence comme stratégie de communication » montre les relations ambigües qu’entretiennent les médias avec la violence. Un livre dérangeant.

Patricia J Parsons. Ethics in public relations. A guide to best practice

Kogan Page/CIPR. 182 pages. 2ème édition.
Partant du constant du caractère central de la notion d’éthique dans les relations publiques, l’auteur propose des pistes de réflexion et des critères d’action, tout en montrant le caractère flexible des principes et leurs possibles contradictions. Les relations presse, l’usage du web et de la blogosphère, la publicité, la communication sur les grandes causes sont ainsi passés en revue, avec à chaque fois la présentation de situations concrètes.

Olivier Dard. Bertrand de Jouvenel

Perrin. 526 pages.
Biographie très documentée sur l’un des fondateurs (1903-1987) de la prospective française (Futuribles) et le créateur de l’écologie politique, terme qui apparait pour la première fois sous sa plume dans un texte de 1957 « de l’économie politique à l’écologie politique ». Il a pensé l’idée de circularité de l’économie et d’indicateurs humains pour la croissance économique. C’est dans « Arcadie » paru en 1968 (réédité en 2002 avec une préface de Dominique Bourg) qu’il présente ses idées écologistes, même si son œuvre de référence reste « Du pouvoir » paru en 1945. Mais l’auteur est aussi un personnage très contrasté, tenté par le fascisme et proches de nombreux collaborationnistes.

Peter F Anthonissen.(Sous la dir de) : Crisis communication. Practical PR strategies for reputation management and company survival

Kogan Page. 224 pages.
Ouvrage très concret où chaque chapitre est écrit par un ou plusieurs spécialistes. L’ouvrage insiste sur le caractère de plus en plus imprévisible des crises et la nécessité de respecter les règles de bonne préparation (« Les plans sont inutiles mais la planification est indispensable »), de réactivité, de transparence et d’efficacité. Il rappelle que la réaction des entreprises est ce qui influe le plus sur la perception du public, davantage souvent que l’objet même de la crise. Il rappelle aussi ce principe évident « people always come first ». Le livre comporte 3 bons chapitres relativement peu traités dans ce type d’ouvrage : les crises financières, les crises liées à des affaires de fraude, et la gestion de procès sur le moyen et long terme. 10 tableaux sous forme de check list sont fournis en fin d’ouvrage.

Le Livre Blanc. Défense et Sécurité nationale

Odile Jacob/La documentation française. 352 pages. 2008.
L’ouvrage, préfacé par le Président de la République, traite de la sécurité du pays pour un horizon des 15 prochaines années. Je retiens surtout l’intégration de la communication de crise dans le dispositif. Plusieurs paragraphes sont consacrés aux sujets de l’alerte des populations qui doit être repensée en fonction des nouvelles technologies de la communication, au sujet de la professionnalisation de la communication de crise « un volet relatif à la communication sera systématiquement inclus dans la planification de la gestion des crises » (page 189), et au développement d’outils interministériels permettant la diffusion de l’information avant, pendant et après la crise : « la France mettra en place un portail internet gouvernemental pour la sensibilisation aux risques et aux réactions en cas de crise » (page 190). Il y a quand même là un vrai changement dans l’attitude de pouvoirs publics, si bien sur les engagements sont suivis d’effets.

Patrick Viveret. Comment sortir des logiques guerrières?

Editions Rue d’Ulm. 54 pages. 5E.
Retranscription d’une conférence donnée par P Viveret en mars 2007. Livre interessant surtout pas son constat, les informations fournies et la mise en perspective. Décevant sur les réponses apportées à la question du titre de l’ouvrage.

Elihu Katz, Paul L Lazarsfeld. Influence personnelle. Armand Colin, 416 pages.

Réédition avec une préface d’Eric Maigret de l’ouvrage Personal Influence paru initialement en 1948 et considéré comme un des premiers ouvrages scientifiques en communication. L’ouvrage est celui qui mit en brèche la croyance en la toute puissance des médias et présenta la thèse des effets limités. Autre apport de l’ouvrage, la théorie du Two steps flow (déjà présente dans People’choice et d’ailleurs aussi chez Tarde), c’est-à-dire de la communication qui produit ses effets en deux temps, du média vers le leader d’opinion puis du leader vers le public. C’est surtout une démonstration du pouvoir des réseaux et des groupes d’opinion que révèle cet ouvrage.
Les caractéristiques du leadership sont étudiées pour montrer que le leader n’est ni immuable ni réductible au statut social élevé, mais varie selon les situations et les enjeux du groupe. Une postface de 75 pages de Daniel Cefaï remet en perspective cet ouvrage dans son époque et son impact. Un livre de base toujours d’actualité avec le rôle des NTIC et des communautés virtuelles, que quiconque s’intéresse à la communication devrait avoir lu.

Catherine Malaval et Robert Zarader. La bétise économique. Perrin. 208 pages.

Une analyse très documentée et très pertinente des crises Lu, Metaleurop et Toyal. Lu était la crise qui démarra en janvier 2001 à propos de la fermeture d’une usine de Danone à Calais, Métaleurop était l’usine située à Noyelles-Godault dans le Nord et qui ferma brutalement en 2003 laissant un fort chomâge et un site pollué, et Toyal l’entreprise envers qui le député du Béarn Jean Lassale fit une grêve de la faim pour protester contre une extension de bâtiment hors de sa commune en mars 2006.
Ces 3 affaires sont ensuites remises en perspective. Chacune comporte un volet social majeur et l’opinion publique y joue un rôle -qui la dépasse un peu- majeur. Les auteurs constatent que Danone et Toyal furent durement sanctionnés alors que leur comportement réel fut peu contestable alors que MetalEurop a échappé à toute sanction et fait fortune sous un nouveau nom : »la voyoutocratie financière rapporte mieux que les vérités industrielles et économiques » (page 156). La place de la « considération » apparaît au centre des dispositifs de confiance dans les dispositifs de communication de crise selon les auteurs qui montrent que la survalorisation de la réputation n’est pas un abri devant les crises.
Seule critique, la fin de l’ouvrage est trop peu argumentée pour emporter l’adhésion : « pourquoi l’entreprise devrait-elle répondre de tous les maux environnementaux, sociaux et éthiques de la société?(..) Le mythe de l’entreprise responsable et coupable a vécu. Débarrassée de la charge morale qui pèse sur elle, l’entreprise repensée sera certainement mieux à même de contribuer à la reconstruction des repères collectifs » (page 189).

François Walter. Catastrophes. Une histoire culturelle 16ème-21ème siècle. Seuil. 382 pages.

Jacquie l’Etang. Concepts, practice and critique Sage. 290 pages.

Un ouvrage remarquable sur la communication et les relations publiques. l’ouvrage qui s’adresse à un public d’étudiants est extremement pédagogique. Il traite d’un grand nombre de sujets comme la réputation, la communication de crise, l’ethique de la communication, les médias, la relation des RP avec le management et s’ouvre sur la place des relations publiques dans la vie quotidienne, le lien RP/globalisation….chauqe chapitre comporte une mise en perspective préalable « before you read a single word », une liste des concepts clés, l’indication des objectifs du chapitre, de nombreux encarts d’approfondissement sur un thème ou de réflexion critique sur le sujet. Chaque chapitre se termine par une indication d’ouvrages recommandés. C’est clair, superbement documenté. Je pense qu’il n’existe pas d’équivalent en France de ce type d’ouvrage. Seul point faible, si le livre contient le mot « practice » dans son titre, il est trés peu opérationnel.