Patrice de la Broise et Thomas Lamarche (sous la dir): Responsabilité sociale: vers une nouvelle communication des entreprises?

Ed Septentrion. 2006. 222 pages. 18 Euros.
Ouvrage issu d’un séminaire de recherche entre les équipes communication des universités de Lille 3 et de Louvain La Neuve, celui-ci présente des analyses autour du thème de la communication et de la responsabilité d’entreprise. On retient entre autres les études sur le rapport annuel, les chartes sociales, l’argument citoyen dans les campagnes de communication.

Björn Walliser, Le parrainage. Sponsoring et mécénat

Dunod Topos. 128 pages.
Excellent de rigueur, de précision. L’ouvrage regorge de données, c’est d’une extrême clarté et surtout remarquable sur les indicateurs d’efficacité des actions. L’auteur donne un parfait aperçu du marché mondial du parrainage (30 milliards d’Euros), expose les méthodes de planification des actions et la communication associée. Nous avions déjà cité l’auteur dans « communication, la nouvelle donne » pour ses travaux sur ce sujet, c’est à nouveau une parfaite synthèse.

Arjen Boin, Paul’t Hart, Eric Stern et Bengt Sundelius, The politics of crisis management. Public Leadership under Pressure.

Cambridge University Press. 2006. 182 pages.
Excellent ouvrage sur la communication publique de crise. Pour les auteurs, l’essentiel se tient autour de 5 enjeux: La capacité de comprendre l’évenement, de prendre les bonnes décisions, de donner du sens à l’évenement, de terminer une crise et d’en tirer les conséquences. L’ouvrage fourmille d’exemples, c’est une réussite de pouvoir être trés opérationnel tout en étant un véritable livre de réflexion. Une critique plus approfondie a été réalisée: http://www.communication-sensible.com/articles/article0157.php

Alex Mucchielli, Etude des communications : nouvelles approches

Armand Colin, mai 2006, 220 pages, 22 €
Prolongement de l’ouvrage La nouvelle communication paru en 2000. L’auteur est un des meilleurs connaisseurs français des nombreuses manières de considérer les sciences de l’information. Il présente ici les principales théories du domaine et en explore deux tendances actuelles ; la communication – participation et la communication – processus. Le praticien de la communication risque d’avoir quelques difficultés.

Michel Berry, Management de l’extrême

Editions Autrement, 2 tomes, mai 2006, 196 et 173 pages, 19 € le tome
Présentation sous forme de témoignages de situations difficiles pour les managers dont trois sur une quinzaine traitent directement de situations de crise, celle de Vilvoorde pour Renault en 1997, celle d’EDF lors de la tempête de 1999 et celle des peurs alimentaires et son traitement par le groupe Danone.

Corey Robin, La peur, histoire d’une idée politique

Armand Colin, avril 2006, 364 pages
Un superbe travail d’historien des idées qui offre une visite chez Hobbes, Montesquieu, Tocqueville et leur conception de la peur dans l’espace politique. L’auteur s’attarde sur Hannah Arendt qui nous rappelle que « les atrocités du 20ème siècle ont trouvé leur origine dans les considérations les plus terre à terre et les institutions qui nous sont les plus familières : le carriérisme et le lieu de travail ». Corey Robin, enseignant en sciences politiques à New York dénonce surtout l’utilisation politique de la peur, notamment aux Etats-Unis depuis le 11 septembre, et dénonce la croyance qu’elle serait nécessaire à la cohésion du corps social, que ce soit au niveau de l’Etat ou du management des entreprises.

Jean-Pierre Dupuy, Retour de Tchernobyl – Journal d’un homme en colère

Seuil, avril 2006, 180 pages, 9 €
Une réflexion forte et intelligente sur Tchernobyl/ seÿ caõsesÿet l’opacité de ses conséquences. Un livre parfois contestable : « Je soutiens qu’au passif de la catastrophe, il faut également compter les millions de morts contrefactuels, ceux qui seraient morts, …, », « « une réforme souhaitable de l’expertise devant imposer à tout candidat expert l’obligation d’acquérir une solide formation philosophique de base », souvent désabusé et l’auteur poursuit sa critique du principe de précaution déjà présent dans son ouvrage phare Pour un catastrophisme éclairé. Selon lui, ce n’est pas l’incertitude qui nous empêcherait d’agir face aux menaces, mais un mal systémique de myopie et d’égoïsme et : « Les plus grandes menaces viennent aujourd’hui moins des méchants que des industriels de bien ».

Claire Artufel et Marlène Duroux, Nicolas Sarkozy et la communication

Editions Pepper, mars 2006, 254 pages, 17 €
Un livre très documenté et qui réussit parfaitement à concilier l’étude du phénomène et la mise en perspective au regard de la sociologie politique. Les auteurs démontrent le professionnalisme qui repose sur une occupation maximale du terrain médiatique et une volonté de contrebalancer cette image par une présence physique et un engagement personnel afin d’être en proximité avec ses publics. Dès la deuxième page, un de ces responsables de communication déclare : « Quand on occupe un poste comme le mien, la communication de crise, c’est tous les jours ». Sur le même sujet, le dernier numéro de la revue Médiatique éditée par le département de communication de l’Université de Louvain-la-Neuve propose trois excellents articles sur le cas Sarkozy : « Action politique ou occupation de l’espace médiatique ? ». Le numéro de Juin 2006 de la revue « Communication & Langages » propose un dossier sur le thème Dialogues politiques : images et miroirs avec des articles sur les techniques d’argumentation dans le débat politique, les mécanismes de clivage et sur le thème de la vie privée des hommes politiques. Signalons également la publication aux éditions Studyrama d’un excellent ouvrage de Marie Lora sur le débat Busk/Kerry aux dernières élections et les leçons à en tirer pour la nouvelle communication politique. Le livre s’intitule Marketing politique : mode d’emploi. 140 pages.

Michel Richard, La république compassionnelle.

Grasset, mars 2006, 122 pages, 9 €
Petit livre au vitriol dénonçant la « république victimaire et lacrymale » où chaque crise donne désormais lieu à une surenchère de déclarations émotionnelles de mobilisation et de solidarité. Gouverner, ce n’est plus seulement prévoir, c’est compatir et chaque ministre se doit d’être disponible et de trouver les mots justes pour les victimes. L’auteur note que la compassion est souvent inversement proportionnelle à la part de responsabilité et qu’il est difficile de déterminer si le surcoût compassionnel est d’origine sociale ou politique : la culture victimaire est-elle ancrée dans nos représentations culturelles ou est-ce un artifice politique destiné à mieux masquer l’inertie de l’Etat : « Les premiers trouveraient chez les seconds le répondant voulu, le réconfort attendu tandis que les seconds s’achèteraient à bon prix une réputation d’humanité, marchandant leur émotion, exposant leur sensibilité pour mieux paraître bons ? » Mais, tout ceci ne serait que du registre de l’image et l’Etat « compatit mais ne traite pas, accompagne mais ne soigne pas ». Une analyse des déclarations des hommes politiques au moment de l’Erika ou des incendies de logements sociaux offre à l’auteur des formules cinglantes : « les bons sentiments ou les fortes indignations tiennent ainsi lieu de politique ». Un livre utile au moment où le pardon et l’émotion sont érigés en règles d’or de la communication de crise.

Bruno Cohen–Bacrie, Communiquer efficacement sur le développement durable.

Démos, avril 2006, 134 pages, 28 €
Alors que le thème avait été bizarrement délaissé depuis le milieu des années 90, le sujet communication et développement durable commence à faire l’objet de nombreuses publications. Celle–ci nous a agréablement surpris. C’est toujours clair, argumenté, étayé de nombreux exemples. On regrette parfois la place trop importante accordée aux interviews et surtout le titre un peu trompeur puisque cet ouvrage ne concerne quasi exclusivement que la communication des collectivités territoriales.