Catherine Malaval et Robert Zarader. La bétise économique. Perrin. 208 pages.
Une analyse très documentée et très pertinente des crises Lu, Metaleurop et Toyal. Lu était la crise qui démarra en janvier 2001 à propos de la fermeture d’une usine de Danone à Calais, Métaleurop était l’usine située à Noyelles-Godault dans le Nord et qui ferma brutalement en 2003 laissant un fort chomâge et un site pollué, et Toyal l’entreprise envers qui le député du Béarn Jean Lassale fit une grêve de la faim pour protester contre une extension de bâtiment hors de sa commune en mars 2006.
Ces 3 affaires sont ensuites remises en perspective. Chacune comporte un volet social majeur et l’opinion publique y joue un rôle -qui la dépasse un peu- majeur. Les auteurs constatent que Danone et Toyal furent durement sanctionnés alors que leur comportement réel fut peu contestable alors que MetalEurop a échappé à toute sanction et fait fortune sous un nouveau nom : »la voyoutocratie financière rapporte mieux que les vérités industrielles et économiques » (page 156). La place de la « considération » apparaît au centre des dispositifs de confiance dans les dispositifs de communication de crise selon les auteurs qui montrent que la survalorisation de la réputation n’est pas un abri devant les crises.
Seule critique, la fin de l’ouvrage est trop peu argumentée pour emporter l’adhésion : « pourquoi l’entreprise devrait-elle répondre de tous les maux environnementaux, sociaux et éthiques de la société?(..) Le mythe de l’entreprise responsable et coupable a vécu. Débarrassée de la charge morale qui pèse sur elle, l’entreprise repensée sera certainement mieux à même de contribuer à la reconstruction des repères collectifs » (page 189).
François Walter. Catastrophes. Une histoire culturelle 16ème-21ème siècle. Seuil. 382 pages.