Emmanuelle LOYER. Claude Lévi-Strauss
Flammarion. 910 pages.
Une remarquable traversée de l’histoire d’une des plus importantes personnalités des sciences humaines. Lévi-Strauss est né à Bruxelles en 1908 et il est mort en 2009 à Paris. Connu pour Tristes tropiques et pour l’anthropologie structurale, c’est aussi une histoire individuelle qui commença par la politique, continua par des enquêtes terrain au Brésil puis comme responsable culturel à New York après la deuxième Guerre Mondiale. Malgré sa stature (ou plutôt à cause d’elle), il a toujours été ignoré du monde universitaire avant d’entrer au Collège de France puis à l’Académie Française.
J’ai été étonné de savoir que sa vocation ethnologique avait été du pur hasard « Mais soudain, par la grâce d’un coup de téléphone à l’automne 1934, c’est la bifurcation : on propose au jeune agrégé de philosophie de partir pour le Brésil » (p. 95).
J’ai apprécié son recul par rapport aux critiques : « S’ils ne sont pas d’accord avec moi, ça me met en colère, et s’ils sont en accord, c’est nécessairement un malentendu » (p. 579) et sur le progrès « Dans ce que nous nommons progrès, il y a 90 % d’efforts pour remédier aux inconvénients liés aux avantages que procurent les 10 % qui restent » (p. 611).