Naomi KLEIN. Tout peut changer. Capitalisme et changement climatique
Actes Sud. 620 pages.
J’avais un peu hésité à me lancer dans la lecture de ce livre car la vision des 620 pages m’effrayait un peu. En fait, le livre, bien que totalement orienté, sans nuance, est toujours convaincant, rigoureusement documenté et parfaitement écrit. L’auteur a le sens de la formule « La seule chose qui s’accroit plus vite que les émissions, c’est la quantité de mots par lesquels on s’engage à les réduire. » Les deux points clés de la démonstration sont que le système actuel est incompatible avec la lutte contre le changement climatique, « Le système économique et la planète sont en guerre l’un contre l’autre » (p. 33) et que les grandes ONG environnementales ont failli à leur mission en recherchant des partenariats sans ambition avec les grandes entreprises. Respecter l’objectif des deux degrés d’augmentation maximale impliquerait de laisser dès maintenant 80 % de nos ressources fossiles sous terre, ce qui est en contradiction avec l’idéologie extractiviste. L’ensemble offre peu d’espoir : « Juste assez de temps pour réaliser l’impossible » (p. 505). Vite un livre de Bob Morane pour compenser….