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vous en reprendriez bien une couche?

Après les innondations cet été en Allemagne et en Belgique, les feux de foret en Grèce, le rapport du groupe 1 du Giec, j’ai été un peu énervé par les commentaires sur les réseaux sociaux. Ceux ci étaient souvent  sur le mode « j’espère que maintenant vous avez enfin compris » ou « ça ne vous suffit pas, il vous en fait encore une couche? ». Voici un article sur le site du Monde le 18 août 2021, malheureusement en accès complet seulement pour les abonnés.

L’objectif de la communication climatique ne doit pas être la neutralité carbone

Communiquer sur le dereglement climatique

Comment mieux sensibiliser au changement climatique? Depuis plus de trente ans, tout le monde s’interroge sur la sensibilisation aux grands enjeux de l’écologie, et pourtant les progrès sont très faibles.

Tentative de contribution au débat à travers ce court article dans la newsletter de la Revue Politique et Parlementaire du 1er octobre 2020:

https://www.revuepolitique.fr/le-grand-gachis-de-la-sensibilisation-climatique/

 

 

Publicité et Transition écologique

Le rapport « Publicité et transition écologique » a été présenté jeudi 11 juin à Mme Brune Poirson, Secrétaire d’État auprès de la ministre de la transition Écologique. Il prend place dans un contexte de forte interrogation sur le rôle de la publicité. Après le rapport émanant d’une vingtaine d’association et publié la veille, et en attendant les propositions de la Convention citoyenne sur le climat, il devrait permettre au gouvernement de se positionner sur ces enjeux.

 

Rapport Publicité et transition écologique (pdf)

Un article plus détaillé figure dans l’espace Blog.

 

La naissance du ministère de l’écologie

Dans son ouvrage de mémoires Avec de Gaulle et Pompidou, paru en 2011, Robert Poujade, qui fut le premier titulaire du ministère de l’environnement, revient sur cette période à laquelle il avait déjà consacré un ouvrage en 1975, Le ministère de l’impossible. Deux chapitres (sur 25) sont consacrés à cette fonction, j’en retiens les éléments suivants :

• Dès l’origine, aucune compétence environnementale n’est requise pour être ministre de l’environnement.

• L’esprit du ministère était déjà contenu dans le discours fondateur du 28 février 1973 prononcé par Georges Pompidou à Chicago : « L’emprise de l’homme sur la nature est devenue telle qu’elle comporte le risque de destruction de la nature elle-même. » La création du ministère suivra le 7 janvier 1971 au sein du ministère Chaban-Delmas.

(le discours de Chicago: http://www.georges-pompidou.org/Documentation/Discours/1970_02_Chicago.html)

La philosophie du premier ministère est empreinte d’éthique : « Il faut créer une morale de l’environnement », et de conservatisme au sens de sanctuarisation de la nature, ce qui conduira à la création de parcs naturels (les premiers ont été créés en juillet 1960) et du conservatoire du littoral.

La responsabilité des entreprises n’est jamais mentionnée. Il faut imposer des règles à l’Etat, aux collectivités, aux individus, mais les entreprises ne sont pas évoquées.

Les marges de manœuvre étaient limitées. Valéry Giscard d’Estaing, alors ministre de l’économie, a ainsi déclaré : « C’est intéressant votre ministère, il ne devrait rien coûter à l’Etat » et Edgar Faure : « Comme de toute façon ce sera difficile et que, de surcroît on vous donnera peu de moyens, parlez surtout, parlez beaucoup, brassez des idées. Au besoin je vous en donne. »

• Le ministère avait déjà perçu l’importance du temps long, le terme de « prospective » revient souvent.

• Michel Barnier y fera ses débuts. « Un tout jeune homme plein de promesses rejoignait mon Cabinet. Il n’avait pas fini ses études à l’ESCP. »

• Le premier conseil interministériel portant sur l’environnement date du 17 février 1971 (17 jours après la sortie du décret d’attribution). Quant au ministère, originellement « délégué auprès du premier ministre », il devînt ministère autonome après le départ de Chaban-Delmas et son remplacement en juillet 1972 par Pierre Messmer.

• Le travail sur l’intégration des coûts externes ne date pas de la commission Stiglitz. C’est au sein du ministère Poujade, notamment sous l’impulsion de Serge Antoine, qu’un groupe interministériel fut mis en place afin d’établir les « comptes écologiques de la nation ».

• Sorti du ministère en 1974 (il apprendra son éviction à la radio, pour cause de chabanisme trop poussé), Robert Poujade écrira en 1976 : « L’environnement oblige ceux qui s’y attachent sérieusement à s’interroger sur la croissance et le but de la croissance. En fait, il conduit aux réflexions politiques essentielles. »

Un excellent retour aux sources qui donne la désagréable impression que beaucoup de temps a été perdu entre la connaissance du constat et l’engagement de politiques effectives.

Robert Poujade, Avec de Gaulle et Pompidou. Mémoires, L’Archipel, 308 pages.

Oui à un vice premier ministre du développement durable

– Publication d’un article dans le journal « Les Echos » sur le thème de l’interêt pour la prospective d’une fonction chargée du long terme au plus haut niveau de l’Etat. En ce sens, la proposition de vice PM proposée par le Pacte écologique de Nicolas Hulot présente une opportunité pour tacher de dépasser l’ultra court termisme de l’action publique.L’article est corédigé avec Mathieu Baudin, chercheur en prospective et chargé de cours en développement durable au CNAM et à l’IAE d’Aix en Provence.